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Notre dernier projet

Le feu Sacré

Dans un petit village de l’Est de la France, un Chrétien prie dans une chapelle devant le Saint Sacrement. Méditant sur la présence réelle, il se souvient qu’à Jérusalem depuis des siècles, une flamme mystérieuse apparaît chaque année dans le tombeau du Christ, le samedi saint de la Pâques Orthodoxe. Considérée comme un signe manifeste de la résurrection, cette lumière qui se matérialise mystérieusement dans la sainte tombe, semble être un cadeau du Christ, signe pour le monde qu’il est vraiment ressuscité

De Jérusalem, en passant par la France, l’Allemagne et l’Italie, une quête audacieuse s’engage à travers divers intervenants, afin de percer le mystère du feu sacré.

La bande-annonce

La théologie
du Feu sacré

Severino Caruso 
(diacre permanent)  
Co-réalisateur et co-producteur du film documentaire 
« Le Feu sacré, lumière de la résurrection du Christ. »
Il apparaît clairement que le feu sacré de Jérusalem symbolise à la fois la divinité et l’humanité de Jésus-Christ. En effet, selon l’appellation orthodoxe de « lumière incréée« , cette sainte lumière se manifeste dans le tombeau du Christ le samedi saint de la Pâque orthodoxe. Elle est une lumière d’origine divine, apparaissant mystérieusement dans la sainte tombe après que les communautés chrétiennes, majoritairement orthodoxes, se soient réunies préalablement en cérémonie autour de l’édicule dans la basilique du Saint-Sépulcre, pour prier et chanter des psaumes et des hymnes, fidèles à la tradition. Ce moment de recueillement et d’invocation est essentiel, car il précède l’entrée du patriarche à l’intérieur du tombeau pour réceptionner le feu nouveau et ainsi entrer en fête. Avant cette étape, une fouille minutieuse du tombeau ainsi que celle du patriarche lui-même est effectuée par les autorités israéliennes afin de garantir l’authenticité du miracle. Ce rituel est non seulement un acte de foi, mais aussi une célébration de la résurrection du Christ, apportant une lumière nouvelle à tous les croyants présents.

Pourquoi une théologie du Feu ?

D’après une étude minutieuse du professeur Giulio Fanti sur le phénomène du feu sacré, il a été prouvé qu’en 2019, lorsque ce professeur était présent au Saint-Sépulcre pour la cérémonie du feu sacré, il mesura l’intensité de la flamme quelques minutes seulement après qu’elle ait été réceptionnée par le patriarche grec orthodoxe, qui, invoquant l’Esprit Saint dans la sainte tombe, réceptionne le feu sacré de sa bougie 33 (33 petits cierges symbolisant les 33 années du Christ passées sur terre, réunis en un gros paquet, tous rassemblés en un cierge) qu’il met au contact de la lumière incréée, qui se manifeste soudainement comme une lumière bleuâtre immatérielle, sortant de la pierre où l’on a déposer jadis le corps de Jésus dans le tombeau.

Au contact des bougies du patriarche, la sainte lumière se matérialise et devient une flamme, un feu qui semble dans les premiers instants être complètement froid pour devenir tiède, et au-delà de 15 minutes, voire parfois une demi-heure, un feu tout à fait normal, chaud et brûlant.( G.Fanti , le feu Sacré et la photographie Divine.) 
 
Voilà ce qui se passe : d’abord, il y a cette lumière incréée d’origine divine qui devient Feu des mains du patriarche, qui met au contact de cette sainte lumière, ses bougies. Et voilà qu’il y a une incandescence, les bougies s’enflamment d’un feu froid, puis tiède, puis chaud au fur et à mesure que le temps passe et qu’il se propage et se distribue aux fidèles rassemblés tout autour du tombeau vide. Plus la flamme se diffuse parmi les fidèles, plus elle perd de sa part divine et s’humanise de plus en plus, devenant une flamme brûlante, tout à fait normale. Il y a comme une kénose, c’est-à-dire un dépouillement de l’origine divine de cette flamme qui, au tout début, lorsqu’elle est réceptionnée des mains du patriarche, ne brûle d’aucune manière, pour devenir complètement normale, au fur et à mesure qu’elle se diffuse et se dilue des mains des hommes… (La kénose étant une notion de théologie chrétienne qui signifie que Dieu en Christ se dépouille de certains attributs de sa divinité. Le terme vient du grec ancien.)
Pour approfondir le sujet et comprendre ce mystère, il faut aborder brièvement le sujet de l’incarnation qui est « le mystère de l’admirable union de la nature divine et de la nature humaine dans l’unique Personne du Verbe » (Catéchisme, 483). L’Incarnation du Fils de Dieu « ne signifie pas que Jésus-Christ soit en partie Dieu et en partie homme, ni qu’il soit le résultat du mélange confus entre le divin et l’humain. Il s’est fait vraiment homme en restant vraiment Dieu. Jésus-Christ est vrai Dieu et vrai homme » (Catéchisme, 464).
 
J’y vois là un parallèle avec cette lumière incréée d’origine divine qui devient un Feu que l’on nomme sacré, puisque, par sa manifestation, il a une origine divine. Il y a dans ce phénomène du feu sacré les deux caractéristiques du divin et de l’humain que l’on retrouve dans la personne même de Jésus-Christ.
 
En somme, le phénomène du feu sacré de Jérusalem ne se limite pas à une simple manifestation matérielle ; il revêt une signification spirituelle profonde. Il illustre la rencontre entre le divin et l’humain, tout comme Jésus-Christ, qui est à la fois vrai Dieu et vrai homme. Le feu, en passant de la lumière incréée à un feu tangible, symbolise tout cela. Dans les premiers instants, il est froid, représentant la pureté et la transcendance divine, avant de se transformer en une chaleur familière et accessible, rappelant l’humanité du Christ qui embrasse notre condition.
Ce processus de transformation évoque également, comme je l’ai mentionné, l’idée de la kénose, où le divin choisit de s’humilier en se faisant accessible à l’humanité. Ce mouvement de descente, suivi d’une élévation, est au cœur de la doctrine chrétienne. De la même manière que le feu sacré descend dans le monde par le biais du patriarche et se propage parmi les croyants, l’amour divin se répand dans le cœur de chaque fidèle, les invitant à partager cette lumière et à devenir eux-mêmes des témoins vivants de la résurrection.
 
La cérémonie du feu sacré est ainsi un moment de communion profonde, une expérience spirituelle qui transcende le temps et l’espace, rassemblant des générations de croyants autour du mystère de la résurrection. Chacun, en recevant cette flamme, devient un porteur de la lumière du Christ, appelant à vivre dans l’amour et l’espérance. Ce rituel est un rappel constant que, bien que nous soyons faits de chair et de sang, nous sommes aussi appelés à participer à la réalité divine, à embrasser notre vocation d’hommes et de femmes de foi.
 
Ainsi, le feu sacré de Jérusalem est bien plus qu’un simple phénomène. Il est l’incarnation même de la promesse de Dieu envers l’humanité, une invitation à entrer dans la lumière et à partager la chaleur de la foi, tout en reconnaissant que, dans cette lumière, se trouve la vérité de notre existence : être à la fois créés à l’image de Dieu et appelés à vivre en parfaite communion avec Lui.
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